Si vous êtes pressé(e): Les professions libérales n’ont ni assurance chômage ni retraite suffisante (40% du dernier revenu), avec des charges sociales variant de 45% (TNS) à 70% (assimilé salarié). Vos leviers d’optimisation : PER et Madelin pour défiscaliser jusqu’à 40-45% selon votre TMI, immobilier locatif (3-7% de rendement), assurance vie (2-8%) et constitution d’une épargne de sécurité de 6-12 mois. Priorité absolue : diversifier vos placements et souscrire une prévoyance pour protéger vos revenus en cas d’invalidité ou d’arrêt d’activité.

Les professions libérales représentent aujourd’hui une part significative des 4 millions de travailleurs indépendants en France. Contrairement aux salariés classiques, ces professionnels ne bénéficient pas du même filet de sécurité sociale. Entre statut de travailleur non salarié et assimilé salarié, le choix impacte directement votre protection et votre fiscalité. Une gestion patrimoniale adaptée devient alors une nécessité pour sécuriser votre avenir.

 

Quelles sont les spécificités du statut social d’un professionnel libéral ?

 

Les professions libérales exercent leur activité en toute indépendance, sans lien de subordination. Cette autonomie s’accompagne d’un choix structurant : celui de votre statut social. Médecins, avocats, architectes, consultants… tous doivent trancher entre deux régimes aux implications bien distinctes.

 

Le statut de travailleur non salarié (TNS)

 

Statut de profession libérale - le choix à faire

 

Ce statut concerne les libéraux en nom propre, les gérants majoritaires d’EURL ou de SARL libérale. Depuis la réforme, le régime maladie de base s’aligne sur celui des salariés : mêmes remboursements, mêmes indemnités journalières, mêmes prestations maternité et paternité.

 

Les cotisations retraite obéissent à un barème précis :

  • 8,73 % sur vos revenus jusqu’au PASS (47 100 € en 2025)
  • 1,87 % sur la tranche comprise entre 1 et 5 PASS (soit jusqu’à 235 500 €)

 

Prenons un exemple concret : avec 60 000 € de BNC, vous cotisez environ 4 112 € pour la retraite de base, auxquels s’ajoutent les cotisations complémentaires selon votre caisse (CARMF pour les médecins, CARPIMKO pour les paramédicaux, CIPAV pour les autres professions libérales…).

Les cotisations sociales restent moins élevées qu’en assimilé salarié, ce qui améliore votre trésorerie à court terme. Vous pouvez aussi compléter cette protection par des contrats d’assurance sur mesure.

 

Mais attention aux angles morts :

  • Aucune couverture accidents du travail
  • Pas de dispositif de prévoyance obligatoire
  • Une gestion complexe des cotisations, calculées sur les revenus N-2 en début d’activité, qui peut créer des décalages de trésorerie
  • L’absence totale d’assurance chômage

 

Le statut assimilé salarié

 

Vous optez pour ce régime en tant que président de SASU/SAS ou gérant minoritaire de SARL. La protection sociale se rapproche alors de celle d’un salarié classique, avec un système de paiement des cotisations plus simple et prévisible.

Le revers de la médaille : des charges sociales plus élevées (environ 70 % du salaire net contre 45 % en TNS) et toujours aucune couverture chômage, quel que soit le statut choisi.

 

Comparaison TNS vs Assimilé salarié

 

Critère TNS Assimilé salarié
Coût des cotisations ~45 % du revenu net ~70 % du salaire net
️ Protection sociale Base alignée sur le régime général Quasi-identique aux salariés
Retraite Caisse spécifique (CNAVPL) Régime général
Prévoyance Facultative, à souscrire Facultative, à souscrire
⚠️ Accidents du travail Non couverts Couverts
Chômage Aucune affiliation Aucune affiliation

 

Pourquoi la gestion patrimoniale devient incontournable pour les libéraux

 

Vos revenus fluctuent au gré de votre activité. Une année à 80 000 € peut suivre une année à 45 000 €. Cette volatilité rend la projection financière plus délicate. De plus, à la retraite, votre pension obligatoire reste insuffisante pour maintenir votre niveau de vie. Un médecin qui cotise 35 ans avec un revenu moyen de 70 000 € percevra environ 40 % de ce montant à la retraite, soit un manque à gagner de plusieurs milliers d’euros par mois.

Trois risques spécifiques menacent votre patrimoine :

  • La concentration de vos actifs sur votre outil professionnel (cabinet, patientèle, fonds de commerce)
  • Une vulnérabilité accrue face à un arrêt maladie prolongé ou une invalidité
  • L’absence de filet de sécurité en cas de baisse d’activité

 

Pour cela, vous pouvez faire appel à des experts locaux pour gérer votre patrimoine et vous permettre de préparer votre avenir grâce à différentes solutions.

 

Quelles sont les différentes solutions pour la gestion du patrimoine des professions libérales ?

 

Il existe différentes solutions pour accompagner le travailleur libéral vers une meilleure gestion de son patrimoine.

 

Constituer une épargne de précaution

 

Avant tout investissement, sécurisez 6 à 12 mois de charges (personnelles et professionnelles). Cette réserve vous protège des aléas et vous évite de puiser dans vos placements long terme au mauvais moment.

 

épargne de précaution pour professions libérales

 

Diversifier vos investissements

 

Vous pouvez opter pour un placement dans l’immobilier locatif, dans une assurance vie ou un plan d’épargne retraite.

 

L’immobilier locatif reste un secteur dynamique, mais les rendements varient fortement selon la localisation :

  • 3 à 4 % dans les grandes métropoles tendues (Paris, Lyon, Bordeaux)
  • 5 à 7 % dans certaines villes moyennes, avec un risque locatif plus élevé

 

L’immobilier reste un placement tangible qui génère des revenus complémentaires et se transmet facilement.

 

L’assurance vie est certainement l’une des meilleures options pour épargner sur le long terme. Elle offre une double performance selon les supports :

  • Fonds euros : sécurisés, avec un rendement de 2 à 3 % ces dernières années sur les bons contrats
  • Unités de compte : plus risquées mais potentiellement plus rémunératrices (5 à 8 % en moyenne sur le long terme)

 

Au-delà du rendement, vous profitez d’une fiscalité avantageuse à la sortie (après 8 ans) et d’atouts en matière de transmission : un abattement de 152 500 € par bénéficiaire sur les primes versées avant 70 ans.

 

Le Plan Épargne Retraite (PER) : votre allié fiscal

 

Le plan épargne retraite (PER) peut vous permettre de réaliser des économies d’impôt allant à 40 % en fonction de votre régime d’imposition. Les revenus des travailleurs libéraux peuvent être imposés à un taux allant à 45 %.

Le PER combine défiscalisation et constitution d’un capital retraite. Vos versements se déduisent de votre bénéfice imposable dans la limite de :

  • 10 % de vos revenus professionnels nets de l’année N-1
  • Plus 15 % de la tranche comprise entre 1 et 8 PASS (soit jusqu’à 376 800 € en 2025)

 

Exemple chiffré : avec 80 000 € de BNC et une tranche marginale d’imposition (TMI) à 41 %, un versement de 10 000 € sur votre PER vous fait économiser 4 100 € d’impôt immédiatement.

 

Les contrats Madelin : la défiscalisation ciblée

 

Heureusement qu’il existe des dispositifs comme la loi Madelin pour vous aider à défiscaliser vos revenus. Ainsi, vous avez la possibilité de déduire de votre revenu imposable vos cotisations pour la prévoyance et la retraite complémentaire.

Ces contrats spécifiques aux TNS permettent de déduire vos cotisations de votre revenu imposable. Les plafonds de déduction varient selon le type de contrat :

  • Retraite Madelin : jusqu’à 10 % du PASS + 25 % des revenus compris entre 1 et 8 PASS
  • Prévoyance Madelin : 7 % du PASS + 3,75 % de vos revenus, dans la limite de 3 % de 8 PASS

Scénario type : un avocat avec 150 000 € de BNC peut verser jusqu’à 40 000 € sur un contrat Madelin retraite, soit une économie d’impôt de 18 000 € (TMI à 45 %).

 

Protégez-vous contre les coups durs

 

Ne négligez pas la prévoyance. Une garantie perte d’exploitation couvre vos charges fixes si vous ne pouvez plus exercer temporairement. Un contrat de prévoyance individuelle (rente invalidité, capital décès) protège votre famille en cas d’accident de la vie.

Ces dispositifs semblent coûteux au démarrage, mais ils préservent des années d’efforts en cas de pépin. Un médecin de 45 ans qui tombe en invalidité sans prévoyance perd potentiellement 1,5 million d’euros de revenus futurs.

 

Au final, anticipez et ajustez votre stratégie

 

Ces différentes solutions vous permettent de réduire vos impôts tout en constituant un patrimoine solide pour plus tard. Votre situation patrimoniale évolue avec votre carrière. Une stratégie efficace à 35 ans (accumulation maximale, risque élevé) diffère de celle à 55 ans (sécurisation, préparation active de la retraite).

Réévaluez régulièrement vos placements, vos besoins de trésorerie et vos objectifs. Un accompagnement par un conseiller en gestion de patrimoine vous aide à naviguer entre les multiples options, à optimiser votre fiscalité et à construire une stratégie cohérente. Votre indépendance professionnelle mérite une autonomie financière tout aussi solide.

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Après plusieurs années dans les domaines de la finance et de la banque en ligne j'ai décidé de créé Nouvelle-Epargne.fr afin de rendre accessibles à tous ces domaines parfois complexes. Les secteurs de la finance et de la banque sont devenus au fil des années un passe-temps, tant par leurs contenus que par leurs évolutions digitales et technologiques.